Lorsque les maternités respectueuses de la femme, ferment.

Aujourd’hui, j’entends à la radio que la maternité des Lilas va fermer.

Et j’ai l’impression d’un immense recul.

Encore une lumière qui s’éteint.

Encore un lieu où les femmes pouvaient enfanter dans leur rythme, leur puissance, leur dignité — qu’on efface doucement du paysage.

La maternité des Lilas, c’est l’héritage de Michel Odent, ce médecin visionnaire qui a osé dire que « l’amour et la sécurité sont les vraies hormones de l’accouchement ».

Il a introduit dans les hôpitaux les salles d’accouchement physiologiques, l’eau, la liberté de mouvement, la confiance dans le corps des femmes.

Michel Odent est parti l’année dernière.

Et je ne peux pas m’empêcher de ressentir que, dans le sillage de sa mort, quelque chose de son œuvre s’efface aussi, par cette fermeture emblématique.

Comme un deuil collectif.

Celui de notre droit à enfanter autrement, à être écoutées, respectées, honorées dans ce passage fondateur.

Fermer des maternités comme Orthez ou les Lilas,

c’est bien plus qu’une question de moyens :

c’est un choix de société.

Et j’ai le cœur serré de voir qu’on recule là où, justement, on avait commencé à avancer.

Parce que chaque femme devrait pouvoir enfanter selon ses choix, dans la confiance, la douceur, la sécurité. Pas dans la peur des sur protocoles obstétricaux qui conduit parfois à une médicalisation excessive de l’accouchement, alors même qu’il s’agit, à l’origine, d’un processus physiologique et naturel.

Et parce que le monde a besoin de mères puissantes, libres et apaisées.